Publiée le 15/10/2025

Restauration de milieux favorables au Lézard ocellé au lac du Broc (06)

Coincée entre une route au trafic dense et des falaises et zones forestières peu exposées, la population de Lézard ocellé autour du lac du Broc est en déclin sur plusieurs secteurs. Outre son isolement, la surfréquentation humaine, le manque de gîtes, la fermeture du milieu ont conduit à sa disparition progressive du sud du lac et d’une grande partie de la périphérie est. C’est sur ce dernier secteur qu’une parcelle a récemment été rendue favorable à l’espèce

Défrichement et création de gîtes

Ces travaux ont été réalisés début 2024 dans le cadre d’une mesure de compensation menée par le SMIAGE (Syndicat mixte inondations, aménagement et gestion de l’eau) maralpin, suite à des travaux effectués en rive droite du Var. Ils ont bénéficié de l’accompagnement expert de l’AHPAM (Association herpétologique de Provence Alpes Méditerranée).

Au total, 10 ha, envahis par la canne de Provence et le genêt, ont été défrichés, mettant à jour d’autres espèces végétales plus favorables à la petite faune (ronces, cistes, Néprun alaterne). Plusieurs kilomètres de ganivelles ont également été posés autour du site pour limiter la fréquentation humaine.

En complétement, 40 gîtes, partiellement enterrés, ont été créés dans cette zone réouverte, grâce à l’apport de quelque 300 tonnes de matériaux (blocs rocheux, galets, sable grossier) et l’utilisation de débris végétaux pour les tapisser lorsque c’était possible. Huit de ces gîtes ont été installés en hauteur dans des talus en espérant attirer l’attention des individus les plus grands et les plus âgés.

Des premiers résultats encourageants

Dès 2024, un jeune mâle a pu être observé à proximité des gîtes situés dans le talus. Mais c’est en avril 2025 que la colonisation de deux de ces gîtes par deux grands mâles adultes a été confirmée. Mi-mai, trois nouveaux gîtes – situés au sol cette fois – étaient occupés par des mâles adultes et deux femelles adultes ont été observées aux abords et fin mai, c’était un juvénile qui a été détecté sur un gîte au sol.

Les suivis vont se poursuivre pour évaluer la fidélisation des lézards et l’occupation durable des nouveaux secteurs et gîtes mis à disposition. Parallèlement un effort soutenu doit être maintenu pour éviter la reprise de la végétation envahissante.

Photo Grégory Deso – AHPAM

Le rapport est téléchargeable ici : https://ahpam.fr/wp-content/uploads/2025/06/Rapport-AHPAM-Smiage-LO-.27.06.2025.pdf