Cistude d'Europe
La cistude d’Europe (Emys orbicularis), avec sa carapace sombre piquetée d’or, est une tortue d’eau douce discrète et mystérieuse des marais et étangs. Créature solaire et aquatique à la fois, elle alterne entre les rayons tièdes des berges et le silence des eaux profondes. D’un tempérament farouche, elle s’éclipse à la moindre alerte, mais cache une étonnante longévité, pouvant dépasser soixante années. Témoin fragile des zones humides, la cistude incarne la beauté secrète de ces milieux menacés, là où la lumière se reflète sur l’eau calme et où chaque mouvement reste une promesse de vie.
Moins d’1 kg
Environ 20 cm
Jusqu’à 60 ans en milieu naturel
Zones humides (mares, étangs, rivières, marais…)
Opportuniste (insectes, mollusques, petits poissons…)
Présente dans 8 grandes régions
Données GeoNature
Status de protection
| Catégorie | Nom | Critère |
|---|---|---|
| Monde | Liste rouge mondiale des reptiles (UICN 2016) | Quasi menacée |
| Europe | Liste rouge européenne des reptiles (UICN 2009) | Vulnérable |
| France | Liste rouge des reptiles (MNHN 2015) | Vulnérable |
| France | Protection nationale (arrêté 2007) | Protection stricte |
| Europe | Directive Habitats – Annexe II et IV | Espèce d’intérêt communautaire |
| Europe | Convention de Berne – Annexe II | Espèce strictement protégée |
Critères d'identification
Yeux et iris jaunes à orangés
- L’iris est souvent jaune ou orange avec une pupille ronde.
- Le regard est vif, avec un cercle orbital souvent clair.
Taches jaunes sur les pattes, la tête et le cou
- Très caractéristique : petites taches ou points jaunes (parfois blanchâtres) dispersés sur un fond noir/gris.
- Le motif peut varier d’un individu à l’autre.
- Ces marques sont un excellent critère pour la distinguer des tortues exotiques.
Plastron clair à motifs sombres
- Le dessous (plastron) est souvent jaune clair avec des taches foncées bien délimitées.
- Il est mobile, surtout chez les jeunes, et permet parfois de refermer totalement la carapace.
Photos (iNaturalist)
Le saviez-vous ?
La tortue qui hiberne sous la glace
En hiver, la Cistude d’Europe ne migre pas. Elle reste sur place, immobile, au fond de l’eau ou enfouie dans la vase. Son secret ? Elle est capable de ralentir tellement son rythme vital qu’elle peut survivre sans respirer pendant plusieurs semaines, parfois sous une couche de glace. Une véritable méditation aquatique !
Des taches comme une signature
Chaque Cistude porte sur la tête, les pattes et le cou des petites taches jaunes ou claires. Leur forme, leur nombre et leur emplacement varient d’un individu à l’autre… Comme une carte d’identité naturelle ! Certains chercheurs les photographient pour les reconnaître sans avoir besoin de les marquer.
Le bain de soleil, un vrai besoin
La Cistude adore lézarder au soleil, sur une souche ou une pierre. Ce n’est pas juste pour le plaisir : elle régule ainsi sa température corporelle. Mais attention, à la moindre alerte, elle plonge dans l’eau en un éclair. Discrète, mais pas imprudente.
Un nid au soleil, mais pas trop…
La femelle pond ses œufs dans le sol, souvent sur un talus bien exposé. Trop d’ombre, les œufs ne se développent pas. Trop de soleil, ils “cuisent”. Elle choisit donc avec soin un endroit “juste comme il faut”, sans carte météo ni thermomètre.
Un bébé peut attendre… l’année suivante
Parfois, les jeunes Cistudes naissent à l’automne mais ne sortent pas de l’œuf. Ils restent dans le nid, bien à l’abri, pour ne sortir qu’au printemps suivant. Une stratégie rare chez les reptiles, qui leur permet de survivre aux premiers froids.
Ressources
Pour aller plus loin
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Une étude allemande qui étudie divers paramètres environnementaux influençant la présence et l’abondance des larves dans différentes unités paysagères d’une zone d’étude d’Europe centrale de plus de 5 000 km² : cliquez-ici
Une étude menée dans le Nord et le Pas-de-Calais examine les populations d’amphibiens en 1974, 1992 et 2011 : cliquez-ici
Vidéo (en anglais) sur la disparition des salamandres : cliquez-ici